Stratégies de gestion de risques : l’importance de l’anticipation et de la réactivité
« Le plus grand risque est de ne prendre aucun risque. Dans un monde qui évolue très rapidement, la seule stratégie garantie d’échouer est de ne pas prendre de risques. » La petite phrase, attribuée à Mark Zuckerberg, fondateur de Facebook, est là pour nous rappeler qu’immobilisme et frilosité ne font pas bon ménage en matière d’entreprise ou de réalisation de projets ambitieux. Et s’il est évident que le risque est une composante évidente et intrinsèque à tout projet, cela ne signifie pour autant que l’on doive s’en remettre à la fatalité. Au contraire est-il essentiel d’identifier le plus tôt possible et de la façon la plus exhaustive possible, tous les grains de sable susceptibles de venir enrayer le bon déroulement d’un projet. D’où l’importance de mettre en place une solide méthodologie d’analyse de risques structurée autour des deux piliers fondamentaux que sont, d’un côté, l’anticipation, et de l’autre, la réactivité.
Les fondamentaux de la gestion des risques
Pour le PMBOK® : le management des risques est défini comme « le processus systématique d’identification, d’analyse et de réponse aux risques du projet ». Ce que l’on peut traduire en trois verbes d’action qui sont : « identifier, évaluer, traiter ».
Le schéma est clair. Néanmoins, de la théorie à la pratique la route n’est pas toujours aussi simple qu’il n’y paraît, et des défis opérationnels se font assez rapidement jour, parmi lesquels :
- Manque d’anticipation des risques émergents et des signaux faibles
- Difficulté à allouer les ressources de façon dynamique
- Plans d’urgence rassurant sur le papier, mais souvent insuffisamment documentés
- Mise à jour irrégulière ou inexistante des registres de risques
À l’heure où les consultants ont tendance à être de plus en plus « augmentés » par des technologies émergentes, il serait dommage de ne pas en profiter pour faire passer le schéma général de gestion des risques au niveau supérieur en s’assurant d’adopter de façon systématique les approches suivantes :
- Anticipation: détection proactive des signaux faibles, analyse des risques interdépendants, simulations de scénarios
- Agilité: revues rapides, allocation dynamique des ressources, plans évolutifs
- Résilience: entraînement aux situations de crise, chaînes de commandement flexibles
- Alignement: gestion du risque de désalignement entre parties prenantes
Tout cela peut aujourd’hui se modéliser : capitalisez sur l’expérience acquise, partagez une base de données sur les sources de risques identifiées sur des projets antérieurs, et utilisez des modèles dynamiques pour anticiper les scénarios futurs, ajuster en temps réel vos plans d’action, et optimiser l’allocation des ressources en fonction de l’évolution des risques.
Une méthodologie en 4 étapes
Aux trois points mentionnés plus haut, on n’oubliera bien sûr pas d’ajouter la notion de reporting afin de rester en phase au quotidien. Notre méthodologie se structurera ainsi en quatre étapes que l’on pourra détailler ainsi :
Identification des Risques :
Il s’agit de la première étape dans la gestion des risques de projet.
Pendant cette phase, l’équipe de projet doit identifier tous les risques potentiels qui pourraient affecter le projet.
Ces risques peuvent être de nature diverse, tels que des risques techniques, financiers, organisationnels, environnementaux, etc.
Les risques sont souvent recensés dans un document appelé « registre des risques » ou une matrice de risque.
Évaluation des Risques :
Une fois les risques identifiés, ils doivent être évalués en termes de probabilité d’occurrence et d’impact potentiel sur le projet.
Cette évaluation permet de prioriser les risques.
Les risques avec une forte probabilité d’occurrence et un impact élevé sont traités en priorité.
Des outils comme les matrices de criticité et d’impact sont couramment utilisés pour cette évaluation.
Proposition d'Actions :
Après l’évaluation, des actions doivent être planifiées pour gérer chaque risque.
Les stratégies de gestion des risques incluent généralement l’acceptation, l’atténuation, le transfert ou l’évitement du risque.
L’acceptation implique la reconnaissance du risque sans action proactive pour le changer.
L’atténuation vise à réduire la probabilité ou l’impact du risque.
Le transfert implique de déléguer la responsabilité du risque à une autre partie, souvent via un contrat ou une assurance.
L’évitement consiste à changer le plan du projet pour éliminer complètement le risque.
Surveillance et Reporting :
Cette dernière étape consiste à suivre l’évolution des risques identifiés tout au long du projet.
La surveillance régulière permet de détecter les nouveaux risques et d’évaluer l’efficacité des stratégies de gestion des risques mises en place.
Le reporting régulier sur l’état des risques est crucial pour informer toutes les parties prenantes du projet et pour prendre des décisions éclairées.
Chacune de ces étapes contribue à une gestion des risques proactive et efficace, essentielle pour le succès et la livraison en temps voulu de tout projet.
Conclusion
Il n’y a pas de secret : l’alliance entre anticipation et réactivité est la clé d’une gestion des risques performante à même de créer de la valeur. Loi de Murphy oblige, on ne peut anticiper l’ensemble des raisons susceptibles d’impacter défavorablement un projet. Néanmoins on peut aujourd’hui faire passer sa méthodologie de gestion du risque à l’étape supérieure : les approches modernes reposant tant sur la puissance des outils de monitoring temps réel que sur que sur l’expertise professionnelle du consultant augmentent l’agilité et la résilience des organisations face à des environnements incertains.